Les dessous de l'urbanisme shanghaien

Peint sur les murs, l'idéogramme chai, « à démolir », gagne du terrain à Shanghai…

20 millions de mètres carrés d'habitations ont été détruits en dix ans et plusieurs dizaines de milliers de personnes déplacées. Ce sont des quartiers entiers qui disparaissent, avec leurs vieilles échoppes et étals de légumes, pour laisser place à des tours de 30 étages.

En constatant ces démolitions, nos visiteurs nous ont souvent demandé ce que deviennent les anciens propriétaires, ce à quoi je n'ai jamais su répondre en détails.

Une enquête est parue à ce sujet sur Le Monde.fr, Shanghai : les dessous sales du capitalisme rouge, et apporte quelques éléments de réponses...

En résumé : Les petits propriétaires se trouvent sans recours face à une justice inopérante, car assujettie au pouvoir, et une police qui, pour intimider les récalcitrants, use des bonnes vieilles méthodes de la répression politique.

Certains propriétaires, ayant refusé les conditions de la société de démolition commissionnée pour raser le quartier, reportent avoir été agressés et roués de coups par des hommes de main de cette même société au moment des expulsions.

Les compensations sont faibles par rapport à l’inflation du prix des logements et très souvent, les anciens propriétaires n’ont pas d’autre choix que de déménager à 25 km !

Exemple pour un quartier situé à l'ouest de l'ancienne concession française, non loin du périphérique de Shanghai ---> compensation de 4 000 yuans (400 euros)* du mètre carré, alors que le nouveau mètre carré est annoncé à 30 000 yuans (3 000 euros).

Pour vous donner une échelle de comparaison : 3/4 des salariés de Shanghai touchent moins de 300 euros pas mois.

Pas très en phase avec un gouvernement qui se vante de construire une société juste et du respect de la loi…